Le titre épinglé
en couverture de ce numéro d'été, ce n'est
pas moi qui l'ai trouvé. Il y a quelques temps, un lecteur
inconnu, découvrant un de mes collages, "Rêve
d'aventure en Amazonie" (dans le calendrier perpétuel
L'Eau
des rêves), m'affirmait s'être reconnu dans
la scène confuse que j'avais composée à
partir d'une gravure de Riou illustrant les voyages de Jules
Crevaux de l'Orénoque aux Andes pour les lecteurs du
Tour du Monde. Il m'en adressait
pour preuve un petit livre photocopié à quelques
exemplaires pour la famille et les amis, constitué des
impressions d'un exil de quatre ans et demi en Guyane. C'est
dans une des pages de Fatrasie guyanaise
que j'ai trouvé cette belle image, le
miroir aux papillons. Avec l'accord de son auteur,
qui signe Flanjou, j'ai
pris la liberté de l'utiliser pour vous proposer de larges
extraits de ce recueil de choses vues. L'image est d'autant
plus belle que l'éphémère papillon qui
divague en liberté ou se brûle les ailes au feu
de la lampe est depuis toujours un symbole de l'âme. Les
croquis de Flanjou donnent à rêver et à
méditer sur ce que notre civilisation a fait du monde.
Tristes tropiques. Mais ne sommes-nous pas tous un peu des papillons
piégés qui se cognent au miroir ?
La poésie, dans l'écriture et la création,
reste un des moyens qui s'offrent à chacun pour retrouver
sa liberté et repenser le monde. Entre humour, révolte,
nostalgie, évasion et sensualité, les textes réunis
ici volettent en tous sens. Je tiens à remercier en particulier
Eduardo Berti, qui m'a
autorisé à reproduire un conte inédit en
français, " La copie ", et Pascale
Rougé qui en a fait la traduction. Merci également
à Fabrice Marzuolo
et à Richard Albisser,
que la NRM
publie pour la première fois, ainsi qu'à Ménaché,
Annie Wallois, Eric
Dejaeger, Anne Letoré,
Jean-Michel Aubevert que
les lecteurs de la revue ont déjà eu l'occasion
d'apprécier, et à Jean-Pierre
Paraggio pour ses dessins. J-P Paraggio est aussi
poète, colleur et animateur de la revue surréaliste
Cahiers de l'Umbo. Je vous invite à papillonner
à votre gré dans ces pages. C'est l'été
!
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