Création-récréation

 

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Eté 2009
 
Les Revues
 

- PASSAGES n°16 (mai-juin 2009) : Attentes illusoires Dessins, collages, poèmes… chaque numéro de Passages en est bourré parce que tousnosjourssontunpoème. Le n°16 accueille Claire Ceira, qui chante "Le trou de l'être", Ivar Ch' Vavar ("treize inspiratrices, première série), Bruno Gerb ("Vive la jeunesse !", le Petit théâtre de Pascal Lenoir, Bernard Barbet, Christophe Esnault, Thomas Vinau, Antoin Dufeu, Christophe Manon, et bien sûr des extraits des "Evangiles bleu-nuit" de Christian Edziré Déquesnes, maître d'œuvre de Passages.
      Intéressant supplément Réapparitions, Flock of hum de John M. Bennett, traduit de l'américain par Jeannine Hayat. Né à Chicago en 1942, John M. Bennett est l'improbable initiateur et conservateur de la collection "Avant writing" de la bibliothèque de l'Ohio State University, qui rassemble documents et écrits d'écrivains internationaux qui se sont consacrés à l'écriture et à l'art expérimentaux. Les textes et dessins publiés donnent envie de mieux connaître son œuvre et ses activités.

  • Christian-Edziré Déquesnes : 15, rue du général Delestraint 59230 Saint- Amand-les-Eaux (30€ pour un an).
 

- MICROBE n°54 (juillet-août 2009) + Trop rien de Co errante  Coup de cœur pour ce numéro de Microbe, ne me demandez pas pourquoi, je ne dirai rien. Ce n'est pas à cause de Jean L'Anselme. Ce n'est pas à cause de Sophie de Bellefroid. Ce n'est pas à cause de B., qui n'apparaît pas dans ces pages. C'est peut-être à cause d'Éric Dejaeger, qui fait circuler ce Microbe en toute impunité. Ce n'est pas à cause de Jean-Marc Flahaut. Ce n'est pas à cause de Thomas Grison. Ce n'est pas à cause d'André Stas… et j'en oublie… C'est peut-être à cause d'eux tous ensemble que j'ai particulièrement aimé ce numéro. En supplément, poèmes et textes courts de Co errante qui s'est exprimée jusqu'à présent uniquement sur "un blog qu'elle a récemment fermé pour des raisons personnelles".

  • Microbe - Launoy 4, 6230 Pont-à-Celles (Belgique) Abonnement complet européen : 22€ par chèque à l'ordre de Servranx. Hors Europe et Planète Mars : se renseigner.
 

- LA BRIQUE n°16 (été 2009) Journal d'infos et enquêtes de Lille et ailleurs, tiré à 6000 exemplaires et porté par un souffle libertaire, La Brique ouvre une fenêtre sur l'imaginaire en s'offrant quatre pages de poésie, un cahier central proposé et réuni par Guy Ferdinande. On y retrouve une douzaine d'auteurs des quatre revues du Nord qui avaient publié en 2007 un numéro commun dont la Nouvelle Revue Moderne avait été partie prenante, "Jam session" : Ada Bessomo, Christoph Bruneel, Julien Carré, Nadège Fagoo, Denis et Julien Ferdinande, JNP, Anne Letoré, Bruno Mattei, Piet Pzycwtskowitczsky, David Van Robays et Annie Wallois. De très vilains bonshommes et vilaines bonnes femmes qui vous donnent rendez-vous pour une lecture à l'Écart (rue Jeanne d'Arc à Lille) le samedi 12 septembre à 18 h.

  • La Brique - 35/24 rue des sarrasins 59000 Lille labrique.lille@free.fr - 03 20 63 28 28 (2 €).
 

- VERSO 137 Chemins du dedans (juin 2009) Alain Wexler introduit ainsi ce copieux numéro (132 pages) : "Tout passe avec le temps, et dans note furieuse envie de retenir quelque chose, nous avons inventé les mots, la conscience et la pensée. Ce pourrait être des chemins parallèles au temps, mais ceux-là ne vont bien qu'aux gens pressés. Notre tête est pleine de caves et de greniers, et notre corps multiplie les grottes, à tel point qu'on les visite. Nous escaladons les falaises d'autrui. Nous grimpons à leurs arbres. Ce sont les chemins du dedans…" Nous explorons ainsi le labyrinthe du monde, qui est aussi notre propre labyrinthe, en parcourant les sentiers intérieurs où les poètes nous invitent à les suivre. Revue majeure de la poésie en France, Verso nous invite à explorer ces "chemins du dedans"… et nous entraîne volontiers dans un labyrinthe où l'on comprend bientôt que le fil d'Ariane suit les méandres de chacun. Comment ne pas s'y retrouver ?

 
- EMPREINTES n°13 (printemps 2009) Ce qui frappe d'abord dans ce numéro d'Empreintes, ce sont les collages de Pierre Rojanski, superbement imprimés en noir et blanc, sur un papier magnifique, au format magazine. Réalisés dans les années 1990 à partir de gravures anciennes, ils font naître un univers bien différent de celui de Max Ernst bien que le matériau utilisé soit similaire, remarque Claude Brabant, animatrice de la revue. Dans l'échantillon proposé, les "raccourcis percutants" de Pierre Rojanski confrontent le merveilleux et les machines. Il en résulte, comme dans "La voie Valentine", collage réalisé à partir d'une gravure de Gustave Doré (ce qui n'est pas un mince défi !), une véritable interrogation sur ce qui peut résulter du choc de ces univers. Dans un autre registre, les dessins de Serge Komaïgorodsky, "le tout électrique", traitent aussi des rapports de l'homme et de la machine.

      Claude Brabant nous emmène aussi, avec ses photos et ses mots, visiter le jardin de Lucien Favreau (1912-1990), à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Angoulême. Ce qu'elle nous en montre donne envie de courir à Yviers pour découvrir de visu ces peintures et ces sculptures nées de l'imaginaire d'un artisan plâtrier : "Il a peint sur la façade de sa maison de grandes scènes aux sujets philosophiques et humoristiques. "Faites l'amour, pas la guerre" disent cet homme et cette femme, nus comme Adam et Eve, entre lesquels s'ouvre la fenêtre du premier étage. Sur le mur qui entoure le jardin côté rue, il a représenté une vache qui rit et une petite fille qui montre son derrière. (…) Les peintures continuent à l'intérieur de la maison. La chambre à coucher est décorée d'animaux terrestres et aquatiques, le lit entouré de rochers. Au coin du lit une belle jeune fille est assise, grandeur nature, elle est nue et pensive."

  • Éditions de l'Usine : 102 bd de la Villette 75019 Paris (8€ ou abonnement 30€).
    http://www.usine102.fr
      (RÉFÉRENCE DISPARUE)
 

- SUPERIEUR INCONNU Numéro spécial sur le désir (premier semestre 2009) On ne peut attribuer qu'au hasard objectif la convergence de thème entre ce numéro de Supérieur Inconnu et la Nouvelle Revue Moderne, les choix respectifs ayant sans doute été effectués bien antérieurement à leur parution. Je suis encore loin d'avoir épuisé la déclinaison très riche que nous offre ici la revue de Sarane Alexandrian. Ce sera un des mes plaisirs de lecture de l'été.

  • Supérieur Inconnu - 9 rue Jean Moréas, 75017 Paris. - 01 47 54 93 06 (12 €)
 
 
Recueils
 

- Trois fois rien, c'est tout d'Annie WALLOIS, Dan FERDINANDE & Anne LETORÉ (Les Dé/mailleuses) "Pas question de se prostituer sur l'autel de l'humour" nous disent les "Dé/mailleuses". C'est leur mot d'ordre. Mais sur l'autel de la poésie, faut voir… Ce nouveau recueil, illustré de collages d'Annie Wallois, illustre la vitalité du trio. Comme si une voix nouvelle naissait de leur coopération… Phénomène étrange déjà observé sur la personne de Bustos Domecq, auteur fantôme né de la collaboration entre Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares. Au fait, j'ai oublié de vous dire que les Dé/mailleuses sont la réincarnation des "Très vilaines bonnes femmes" qui sévissaient lors de nos soirées poétiques des années 90. À suivre au fil de nouvelles lectures…

  • Annie Wallois - 16 rue Delvau 59000 Lille (5€)
 

- Trashaïkus, d'Éric DEJAEGER "Il y a des matins qui sentent le café & le pain grillé, où le rire des enfants accompagne le tintement des petites cuillères dans le pot de pâte à tartiner au chocolat, & le léger frottage cadencé du couteau à beurre sur les tartines de pain grillé, & le chat qui se frotte aux bas des pyjamas encore chauds d'une nuit passée au lit. Puis un jour on se rend compte qu'il y a des matins qui sentent le sapin. Des matins qui fleurent la vie grillée. Dès lors, plus personne ne songe à rire. Certes, nul n'est besoin d'en faire des tartines, mais il faut toutefois le savoir : un jour ou l'autre, on est tous chocolat…" Tel est le propos des haïkus que nous offre Éric Dejaeger, qui pousse cette forme brève jusqu'au grincement. Échantillons :

forêt bucolique
string rouge au fond d'un taillis
vieux loup bien repu

usagers râleurs
une heure et quart de retard
un mort sur la voie.

  • Les éditions du soir au matin - 936 chemin de Lézens 31330 Merville (3 €).
 
 
Livres
 

- K.B. Keith BARNES de Jacqueline Starer (édition bilingue) Édité une première fois en 1987 par Maurice Nadeau, le récit de Jacqueline Starer trouve de nouveaux lecteurs grâce aux éditions d'Écart, qui viennent aussi de rééditer l'œuvre de Keith Barnes. Poésie fulgurante, amour fou contrarié par l'irruption de la mort… Loin des complaisances de l'autofiction, Jacqueline Starer magnifie les moments magiques et tragiques de sa rencontre avec Keith Barnes. Enjeux minuscules à l'échelle de l'histoire du monde, mais majeurs dans celle d'une vie. On ne peut être sensible à la poésie de l'amour sublime et ignorer K.B.

  • Éditions d'écart - 12-14 Grande rue des Stuarts 35120 Dol de Bretagne (20€).
 

- Avis de Passage, de José MILLAS-MARTIN : (Illustration de Danilo Roméro). "Avis de passage, quel meilleur titre que celui-là pour nous incliner à plus d'humilité, pour nous reconduire à ce que nous sommes : de révocables passants", note Gérard Cléry dans son avant-propos. Dans le prolongement d'une œuvre qui n'est pas sans complicités avec celle de Jean L'Anselme, José Millas-Martin porte sur le parcours d'une longue vie et sur la cruauté du monde un regard plein de sensibilité et d'ironie. De l'accident du travail subi à seize ans ("Ma main imprimée"), à la mémoire des soldats assassinés par la République ("Six cents hommes fusillés pour l'exemple") et jusqu'aux reflets que renvoient les regards des autres à un homme âgé ("Regards"), les occasions ne manquent pas de faire provision de lucidité. Ces poèmes sont autant de "moments retenus par la manche" qui débouchent sur des désarrois crépusculaires avec l'écriture comme recours. Mais pas d'illusions ! Nos photos disparaîtront comme nous. Nous n'écrivons pas pour la postérité, "celle-ci nous montre son cul d'asticot en ricanant et nous indique la sortie de secours". Face à l'approche du néant, puisqu' "on ne possède rien, jamais, qu'un peu de temps" (Guillevic, Montaigne, Sénèque…), occuper le présent et ses instants, à la façon des "mauvaises herbes vagabondes terreurs des jardin, sauvages, arrogantes mais libres". En bonus, cette devise qu'il faudrait afficher partout, comme les "tableaux-maximes" d'autrefois : "L'abus de la connerie quotidienne est dangereux pour la santé. Sachez la consommer avec modération."

  • La Bruyère éditions - (12 €).


PHIL FAX
 
 
Création-Récréation - Avril 2009