Le titre de ce numéro,
Kosmos Motel, est celui d'un collage (reproduit
en couverture) où l'association de
ces deux mots est arrivée par hasard. C'est
le lieu improbable des rendez-vous clandestins entre
les pouvoirs d'émerveillement du réel
et ceux du rêve. C'est le havre de nos voyages
immobiles, sur cette planète où tout
se mêle, tout s'échange, tout se colle,
les marchandises, les images, les humains, les imaginaires
Au Kosmos Motel, chaque chambre est une chambre
des rêves. On traverse le miroir et on observe
le monde à l'envers. On imagine qu'il pourrait
être différent. Précieuse liberté.
L'habitude de partager
ses rêves s'est un peu perdue
L'Association
pour un théâtre d'Oklahoma
nous propose de renouer avec cette pratique où
nous avons tant à gagner, sur le plan de
l'imaginaire comme de la sociabilité. Ce
numéro s'ouvre donc avec le récit
de rêves recueillis dans la Chambre des
rêves*,
installation qui permet à ceux qui le souhaitent
de déposer leur rêve
On
peut être surpris par ses propres rêves
: c'est ce qui m'est arrivé avec le rêve
des "poupées perdues" de Marie
Noël Döby. Leur créatrice
aimerait que ses poupées soient vivantes
et elle a tenu à dessiner cette histoire
où les chipies se cachent. Elle a aussi illustré
" Le cauchemar " d'Étienne
de Jouy, observateur des murs parisiennes
en 1815,
qui conte une histoire troublante où le rêve
est - peut-être ? - une seconde vue.
"Tête brûlée"
est un texte que Géraldine
Serbourdin a écrit à partir
d'un de mes collages, que je n'ai pas su identifier
au premier abord. Dans ce corps à corps de
l'image et des mots, l'écriture - le texte
palimpseste - révèle des images oubliées
ou cachées ; les images se transforment en
mots et les mots en images
comme dans les
rêves.
Popofe
Dumont nous confie une nouvelle enquête
de ses héros Lafritte et Matouloup. Une Top-modèle
est victime de "rats musclés",
mais le commissaire est déprimé et
le scénario a été volé.
Pouvez-vous l'aider ?
Avec "L'Air
de la route", Bruno
Sourdin nous offre un très émouvant
recueil lunaire qui est un chant à la beauté
et à la fragilité de la vie. Trois
extraits sont publiés ici avec un collage
de l'auteur. Autre géographie mentale, celle
d'Hervé Merlot
qui nous ramène d'Australie le journal de
"7 semaines entre Wombat et Didgeridoo".
Enfin, Alfonso Jiménez
et Éric Dejaeger,
clôturent ce numéro avec deux chefs
d'uvre d'humour poétique aussi surprenants
l'un que l'autre.
Et
c'est ainsi qu'on affine le « bien-rêver »
au Kosmos Motel
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Philippe
Lemaire
phil.faxàfree.fr
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