Animals
steps
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Depuis
un moment, La Nouvelle Revue Moderne
couvait quelque chose. Pas une grippe aviaire, une fièvre
d'un autre genre. Un de nos rédacteurs en particulier
présente tour à tour des signes d'assoupissement
ou d'agitation au son de certaines musiques ou en présence
de certains animaux : chats, lapins, loirs, grenouilles, alligators
Quel chien l'a mordu ? Cet animal en particulier a vraiment
le don de l'exciter quand il en trouve la trace dans une chanson
ou dans un bouquin ! Il est difficile de le détourner
de cette passion, mais Didier Morel, alias Grégoire
le Nabatéen - puisqu'il s'agit de lui - a d'indéniables
talents d'encyclopédiste des marges de la culture.
Les animaux, donc. Et pas n'importe lesquels : ceux qui ont
inspiré des pas de danse dans la musique noire américaine.
Vous suivez ? Si vous ne suivez pas, ce n'est pas grave car
depuis qu'il a renoncé à son job de bibliothécaire
pour avoir le temps de lire, notre ami Didier a défriché
le sujet pour vous.
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Si vous voulez
tout savoir sur l'étreinte du lapin, la marche du
chameau, le dandinement du poulet, la danse de l'ours, le
tortillement de la tortue, etc. c'est dans ce numéro
de la Nouvelle Revue Moderne que ça
se passe ! Sous le titre Animals Steps, ce n°29
est résolument musical. Dans les années 1910,
l'expression "Animals steps" désigne la
danse des animaux dans la musique noire américaine
: Bunny hug, Camel walk, Chicken scratch
Dans l'article
central de ce numéro, Didier Morel nous conte la
surprenante histoire du bestiaire dansant du jazz et du
rythm'n'blues. Ça se présente comme une communication
universitaire, mais c'est plutôt un truc qui donne
envie de bouger
En le lisant, on comprend mieux les
symptômes signalés plus haut. On a envie de
glousser ou de taper du pied. Pour ne pas rompre cette improbable
harmonie, les textes regroupés dans ce numéro
ont tous un lien avec la musique ou avec les animaux. Fred
Jimenez est musicien, Mimosa torture les cordes d'un instrument
à ses heures et Olivier Salon fait d'un mouton le
héros de son poème "Le Petit Prince".
Roger Fémur, un des complices de Grégoire
Le Nabatéen à l'époque du Durexmou
revient sur ses années "Wak'n'wôll"
avec l'humour disjonctal qui caractérisait leur revue
Le Poireau Gabardine.
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Une
dernière note moins gaie : afin de rendre hommage à
Jean L'Anselme, disparu le 30 décembre dernier, j'ai
cru bon de joindre à ce concert improvisé une
de ses dernières fables, "Le croquemort et la
fourmi". Je remercie son fils Jean-Philippe Minotte de
m'avoir communiqué ce poème inédit. Son
humour noir est bien dans sa manière et si ce texte
n'est pas joyeux, il est d'autant plus touchant. Une jolie
façon de partir en laissant entendre derrière
lui le son de sa petite musique
Bonne lecture, et bonne écoute
!
PHILIPPE
LEMAIRE
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