Vite ! Comme le lapin
blanc dAlice, il marrive de courir en disant «
je suis en retard, je suis en retard» avant de menfoncer
dans mon terrier. Ce numéro est effectivement en retard
de deux ou trois saisons. Jai même reçu des
rappels menaçants de la Bibliothèque Nationale
qui sinquiète de futurs manques éventuels
dans les collections nationales. Mais il est parfois nécessaire
de prendre du temps, quand tout le reste presse. Publier une
revue reste pour moi un plaisir partagé avec des amis,
des auteurs, des lecteurs, connus ou inconnus. Un lieu de rencontre
entre des mondes. Pas dinquiétude : La
Nouvelle Revue Moderne continue,
à son propre rythme, qui peut varier.
Julien
Campredon, ouvre ce numéro avec La
trace du calamar (extrait de son livre Brûlons
tous ces punks pour lamour des elfes !),
un texte désinvolte sur ce quon peut trouver
dans la tête dun écrivain. Merci à
Julien pour le signet «Gifles à domicile»
inséré dans ce numéro. Il vous sera
certainement utile !
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Dautres rêveurs définitifs
se sont donnés rendez-vous dans ces pages : Christian
Edziré Déquesnes avec sa Lète
à Picardia, Eric
Dejaeger avec un étrange poème
de La robe noire,
Mimosa et Grégoire
le Nabatéen qui portent un regard
étonné sur les signes... Jean
LAnselme nous livre ses Pensées
à la mémoire de Miss Dinguette,
hommage appuyé à la fée du logis.
Romain Fustier,
poète au jardin, cultive sa passion amoureuse
avec une délicatesse infinie et nous donne à
lire des poèmes qui sont autant de bouquets pour
sa belle. Limagination de Gérard
Farasse est tout aussi aérienne dans
ses Propos en lair.
Quant à Thomas Vinau,
il imagine de se changer en arbre afin de gober les
nuages. Belles preuves des pouvoirs multiples de lécriture
!
Lastre des nuits éclaire toujours ces pages
dune lumière incertaine, presque cendrée.
«Les choses sont tellement plus belles lorsque
lombre les envahit à moitié»
(Léonard de Vinci). Je nen dis pas plus
et vous laisse les découvrir.
PHILIPPE
LEMAIRE
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