Elle avait toujours ce sourire silencieux
Bruno Sourdin

Elle avait toujours ce sourire silencieux
Il fallait bien que je m'y habitue
La nuit était limpide
Et j'essayais d'ouvrir les yeux
J'essayais de me réveiller de ma torpeur

Au matin j'étais assis seul dans la chambre vide
Nous étions dimanche
J'ai haussé les épaules
Une porte s'est ouverte
Et je me suis levé

Dehors des gens portaient des valises
Je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver ce sentiment de vertige
Moi aussi j'avais besoin de marcher avec mes secrets

Aujourd'hui tout se confond dans ma mémoire
Je suis tombé dans un demi-sommeil
La tête me tourne
Je claque des dents
Le malaise est toujours là
Une lumière incertaine
Un rêve oublié
Je ne sais plus très bien

Le soleil est noir
Un vent glacial s'est levé
Tout à l'heure je retournerai du côté de la chambre vide
Je ne risque plus rien
Je franchirai la porte
Je résisterai au vertige
Nos fronts se toucheront peut-être
Je ne serai plus seul au monde
Je pourrai enfin respirer