Phrases sans issues
(extraits, 2000)


J'étais seul dans la nuit. Je pensais au mot " lumineux ".

Parfois je me sens comme un costume sans rien dessous, marchant dans le vent.

Ma tête est une fenêtre cassée. Je sens ça quand le vent passe à travers.

Les vérités surgissent comme des murs, créant un labyrinthe tortueux, imprévisible, dans lequel, fou, on court en vain vers une issue éclairée.

Concrètement, je pourrais me définir comme un homme ayant beaucoup de rêves et très peu d'argent.

Quelle chose terrifiante que d'être compris, d'être admis, d'être public. Je veux rester secret et irrévélé jusqu'au bout.

La réalité est ce poisson d'argent qui sans cesse nous glisse entre les mains.

J'ai réellement voulu entrer dans votre discussion, mais je n'ai pu trouver aucune porte d'entrée. Je suis resté là, comme regardant à travers la vitre.

Nous étions là tous les deux, devant ce délicieux dîner aux chandelles. Soudain tu t'es penchée et tu as vomi l'amour.

Les draps de satin dans lesquels nous nous roulâmes toute la nuit ne sont plus que ces carreaux glacés.

Je les vois transporter leur corps comme ils transporteraient un cadavre.

Des masques terrifiants et rien derrière.

La ville néon, elle existe et n'existe plus, par intermittence.

Quelqu'un a été pris en flagrant délit d'être heureux.

Le pas de géant au dessus d'une araignée minuscule.

De cet homme, je ne connais que la femme.

Elle pointa mon doigt vers elle.

Cette bouteille de Heineken, ivre sur le siège d'une rame de métro déserte : qui fut-elle ?

Elles semble nue derrière les rideaux roses.

Laisse-moi toucher les étoiles… au moins une seconde.

Des voix cristallines derrière la porte blanche, dont je n'ai pas la clé.