Ligne de vie fragile
Bruno Sourdin
Paris rue chancelante sans joie sous une pluie d'étoiles
Néons aux vieux mots maléfiques
Dormeurs allongés dans un tourbillon d'insectes
Les tripes nouées dans des valises hideuses
Voyageurs courant à perdre haleine
Trébuchant sur des corps mutilés dans le corridor
Tandis que les fenêtres se referment dans la solitude
Jeunes filles à cloche-pied qui épient des planètes
Sentinelles préoccupées d'en finir vite
Machinistes assis sur un nuage
A la recherche d'un télex du paradis
Caméras tapies dans l'ombre
Morsures aveugles tant de fois rêvées vers le Louvre
Et dans le naufrage de cette rue fragile
Un ange horrifié refuse d'attendre
Et la lune tournoie là-haut au-dessus des toits
Et bientôt nous serons ses figures de pierre et de cendre
Où veux-tu que nous allions ?