Le désir

Parfois le désir me vient de planer au-dessus d'une époque, puis de viser un site particulier tel un rapace qui envahit des idées trop riches pour son confort. Cependant que j'exécute un faux mouvement à la rencontre de ce petit bonhomme qui se fait appeler Dieu et dont l'haleine fictive désespère mes bronches. Alors, et je vous le dis en vérité, je tousse. Mon regard ne traverse plus aucun nuage. Je reflue vers une montagne sans nom, voire sans pic et d'humeur graniteuse. Ainsi ne m'intéressant plus au relief j'invente toutes sortes d'imbroglios où les enfants d'alpinistes se perdent en les confondant avec le labyrinthe de leurs propres pistes. A cet instant j'imagine combien la route est longue qui conduit au malheur spontané. Lequel sur Terre, et soit dit en maugréant, apparaît d'un seul coup aussitôt que la sottise nous prend de faire le malin. Heureux vivants sommes-nous, en pleines calomnies et déchargeant opprobres et mitraillettes sur le parvis des événements. Mais ici, en cette nue déjà moribonde, je mesure le calme plat autant que je titille les fesses du désespoir et perçois la plus petite image accourue des basses altitudes où le mal n'est qu'un bienfait de l'ignorance.