J'aime les horloges

J'aime les horloges que l'on glisse entre les doigts minutieux du temps et qui font chorus avec le silence quand la servante les retient au-dessus des abîmes. Tout autant j'aime les secondes enfermées dans la minute, à la suite accroupies dans l'heure tardive et qui inventent l'attente au bout des gares parallèles. Aussi la couleur d'un regard perdu dans un boîtier clair, la vivacité des aiguilles de salon, le ronronnement des miroirs à travers lesquels le ciel temporise en sa blouse bleue vétuste. J'aime également les moustaches enduites d'aube, les rêves potagers, l'hallucination des coqs devant la solitude multiple. J'aime les secrets d'enfance lesquels éduquent nos sottises futures, l'espoir qui se désigne lui-même en levant le petit doigt, la roue qui tourne pour que la vie s'évapore plus vite. J'aime la planète inspirée par le soleil et qui toujours conduit ses sources temporaires vers les principes de l'existence là où toutes nos meilleures années se perdent.