Au
fil des derniers numéros de la Nouvelle
Revue
Moderne, nos lecteurs ont pu faire la connaissance
d'Alfonso Jimenez,
en qui son premier éditeur, Guy
Chambelland, voyait " un des grands de l'humour
poétique ". Souvent construits en équilibre
entre fable et dérision, ses textes ont une verdeur
et une liberté de ton dont le secret semblait égaré
depuis Jarry et son pitre Ubu.
Alfonso
Jimenez est de ceux qui ont le rare talent de savoir délirer
juste. Il s'inscrit dans une tradition minoritaire, mais ancienne
et toujours vivace de la littérature française
que Norge,
cet autre poète du sourire, appelait " le côté
rabelaisien (
) où le tragique est farci de farces
" et où " la farce est le complément
de la gravité ". Se décrivant lui-même
" comme un chien dans un jeu de quilles ", Alfonso
Jimenez bouscule les règles de la poésie sérieuse.
Il en rit, mais son rire dépasse le simple divertissement, comme l’a bien vu Claude
Vercey dans la lettre-préface qui introduit ce numéro spécial.
La sélection
de textes que je vous propose, réalisée
avec l'aide et l'accord de l'auteur, rassemble des
poèmes cueillis dans des recueils devenus introuvables
(Beau comme
un crapaud, Hélas ! Frères canards !
)
et des inédits extraits de livres à
paraître. Des collages, des dessins originaux
et des silhouettes animales viennent agrémenter
cet ensemble qui vous permettra de découvrir
le très riche bestiaire du fabuliste Alfonso
Jimenez. Mouches, éléphants, escargots,
limaces, rats, cafards, poules, canards, chèvres,
gorets, juments, pommes de terre, pantoufles, chiens
et girafes ici rassemblés dans une belle cacophonie
ne manqueront pas de vous donner envie de vous mettre
à l'affût de ses prochaines parutions
!
PHILIPPE
LEMAIRE
Alfonso
Jimenez - Dans un jeu de quilles - La NRM
hors-série n°5
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