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On frappe les trois coups.
Le rideau se lève sur un texte oublié de "L'Amateur
Français", alias Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Je l'ai
retrouvé dans un curieux Journal de Lecture du
19ème siècle, une revue austère sans illustration (pas une
image à récupérer pour mes collages !) dont l'éditeur anonyme
ne manquait pas de goût. Publié entre des extraits de La
Batrachomyomachie d'Homère et des vers de Proudhon,
Gaiété se présente comme une " lettre adressée
à l'éditeur de la Chronique du matin ". Nous sommes
à Londres, en 1776. Le procédé utilisé par Beaumarchais
pour décrire une jolie femme à partir d'un manteau trouvé
sur le plancher d'une salle de bal ne nous est pas inconnu.
C'est celui que reprendra Conan Doyle cent ans plus tard
dans les enquêtes de Sherlock Holmes. Par le mirage de l'écriture,
et à partir de ce seul indice, nous voyons surgir et évoluer
une séduisante blonde qui danse avec tant de joie et d'entrain
qu'elle le laisse choir et l'oublie comme Cendrillon perdit
sa pantoufle de vair.
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Après cette ouverture placée
sous le parrainage d'un charmant fantôme, les textes de
Géraldine Serbourdin, Ericle Mimosa, Jean-Michel
Aubevert, Laurence Monfroy, Myriam Arquisch, Gérard Cléry
et Kalsoum,
m'ont semblé pouvoir donner à ce numéro une ambiance particulière
où les figures du désir se présentent sous des éclairages
singuliers, semi-nocturnes, lunaires ou crépusculaires.
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Dans une "rêverie",
Lafcadio
Mortimer évoque pour
sa part, à la suite de Jean-Pierre Brisset, Prince des
Penseurs, la parenté des grenouilles et des humains.
Elle s'achève sur une évocation de l'origine du monde, fait
allusion aux mythologies dont nous entourons le sexe et
l'amour et en rajoute un peu.
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Sur un autre terrain, celui
de l'humour noir, nous retrouvons Alfonso
Jimenez. Son ange femelle se défend des "queues
qui frétillent" de mauvais aloi et les saynètes qu'il
nous conte n'encouragent pas de vains espoirs. Alfonso Jimenez
est pour moi une vraie découverte que je vous invite à partager.
Vous pourrez retrouver d'autres textes de lui, l'hymne
à la chaussette en entier, sa bibliographie et une
"lecture" de Claude
Vercey sur le site "http://nouvellerevuemoderne.free.fr". Enfin, les fidèles :
Jean L'Anselme, Dan
Ferdinande, avec une petite scène vécue
en août sous la canicule, la chronique de Marie
Groëtte et Julien
Ferdinande, qui nous livre un extrait de
son nouveau recueil : A
l'insu de tous.
Ne manquez surtout pas de
vous abonner ou de vous réabonner à La
Nouvelle Revue
Moderne. En janvier, un numéro
hors série sera consacré à Jacques
Abeille (composé uniquement de textes inédits).
En mars, nous vous livrerons les secrets de quelques bibliothèques
imaginaires, avant de vous réserver d'autres surprises...
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PHILIPPE
LEMAIRE
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