Coin si dense 13 - vendredi 8 juillet 2011
Lamentation d'un père au long du ballast de Santa Fe
 

Ce poème anaphore dans "El Ferrocarril de Santa Fives" précède la page 128, immaculée :

Oni d'Ife a la peau mate. Sa grand-mère lui fit le récit d'une vie au soleil d'avant la nuit de l'océan maudit. Elle était princesse, colliers d'or et bracelets à chaque poignet.

Oni d'Ife se défie des apparences, croit être à peu près absent de cette vie-ci. Les Maîtres n'ont pas reconnu son humanité, la cécité excusera le mépris : "Je suis de l'autre pays, invisible des vivants, dont cependant palpite le cœur à mon approche."

Oni d'Ife souffre à insuffler de la grâce aux gestes humains. Trop d'indices concordent qu'il ne soit un roi pas tout à fait déchu, trop de chances inouïes, de perfections inaltérables.

Oni emporte en terre sa petite fille morte la veille. Pauvre âme pâle, bienheureuse princesse en lointaine Ife.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Philippe Lemaire relève que c'est aussi page 128 de la revue "Le Tour du Monde" que figure la gravure qui inspira le poème.