La chaussette est discrète
Elle supporte le poids
et filtre les émois
humblement.
Elle disparaît peu à peu
dans les trous.
Quand la mer à boire eut noyé les
pommes
tous les caniches du quartier à la queue leu leu
voulurent acheter des cerises
à l'épicerie de la petite semaine.
Ils attendaient patiemment leur tour
se mordillant légèrement la langue
mais un salaud les mit dans une cage
maintenant ils pleurent.
Une girafe va protester au
commissariat.
Quand le caniche est tondu
on voit trop son cul c'est indécent
il faut alors l'habiller d'une chaussette
de toutes les couleurs.
Le silence ne fut pas propice
à l'éclosion d'une chanson
Quand il est trop lourd
on le met dans une brouette
Tu n'as pas savouré
la beauté d'une pantoufle.
Le vieux dromadaire trempe sa langue
dans le verre de la dernière chance
du pêcheur solitaire.
Les vagabonds voient monter la Lune
sur la pissotière où les femmes
ne lavent jamais leur linge.
Une flûte aux lèvres la bêche
sous la main
un jardinier éparpille ses souvenirs
derrière la bibliothèque du couvent
Il vide sa vie sur les laitues
ses billes roulent en douceur
vers un destin suspendu.
Le marchand de soupe soupire
il n'a jamais vu son épouse à l'église
chanter avec les femmes des marins
disparus en mer
Sourire sans remuer les gencives
saluer un départ sans lendemain
rester sans la saveur des citrouilles
suspendu par les bretelles à un portemanteau
Tu comprends mieux le conducteur du
train fantôme
à la gare imprévue dans le sable
où les valises abandonnées
respirent loin des voyageurs.
Quelques trous à la chemise de
Nylon
Mettre un baba au rhum dans une
tirelire
est l'enfance de l'art pour un peintre
aujourd'hui les bananes n'y sont pour personne
les doryphores adorent les langoustes
La jambe d'un cheval caresse une
prairie
Que peut te faire que la pomme
chante
une goualante à la Piaf ou autrement
l'envers du décor n'est pas immense
l'avenir des prunes reste incertain.
Ils sont arrivés ensemble
les gros transpiraient à la queue
laissant une trace liquide
un ruisselet de graisse fondue
Les chats s'en sont mis plein la
gueule
ils avaient faim les chéris
trahis par la pingrerie
des réverbères abandonnés sans joie.
Un regard d'amour a foudroyé la
cruche.
En revenant de la fête foraine
des guirlandes de boudin autour du cou
tu étais bien trop belle tu sais
je n'oublierai jamais cet air canaille
Ensuite ce fut épique tu t'en
souviens
ta culotte voltigea sur les rutabagas
tu frétillas en vrilles et tu pleuras
je n'ai jamais su pourquoi.
Derrière la carafe il y a un lapin
Quelques perdrix font le ménage
chez le curé avec sa gouvernante
elles iront prier à la chapelle
à genoux devant un missel
Le paradis sera pour elles
Enlever la poussière avec le bec
engrange un sacré mérite.
A bardot sur un cheval tu vas
dans un escalier à colimaçon tu descends
chercher la meilleure pomme à midi
la cerise déjà vue
au bord du fleuve malade
As-tu remarqué le temps calme
qui suit l'air apaisé par la pluie
on pourrait déjeuner sur le balcon
même en décembre
Tu attends de meilleures cigales.
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La bourrasque s'est perdue
sur les chemins étroits
la paix descend
sur un édredon
Un aliéné te regarde
il espère détourner sa détresse
qui a pris son virage à droite
et menace un village innocent.
Si tu trouves une cornaline dans un
camembert
l'extase descend sur tes bretelles
tu écarquilles le nez les oreilles
un chimpanzé se marie avec une dinde
Pourquoi chavirer dans la mélancolie
quand les corneilles en quête de pain
font la manche dimanche matin
à l'orée du marché parmi les chiens
les vélos et les tracteurs ?
Un crotale revient d'Afrique
sans sa brosse à dents.
Un saboteur a oublié sa bombe
sa santé périclite il amorce un cheval
pour l'entretenir sur le pas d'une porte
un carlin geint il ne peut sortir
de sa niche
On lui donnera un os
habillé chez Dior.
La libellule victime d'une crise
cardiaque
a été emportée par le vent
Elle n'aimait pas les endives
elle est partie
sur la pointe des pieds.
Le singe retourne sa veste
le muguet tombe d'une poche.
Bons baisers à ton crocodile
donne-lui donc une pipe
tu sais bien qu'il ne peut fumer
la cigarette.
Ne reviens jamais sans ta sur
!
Le caporal voulait désosser un
bidasse
il prépara ses canines en conséquence
dans le bêtisier de l'armée il trouva une recette
pour l'accommoder à la gentiane
Il convia ensuite un perroquet
Le fumet passait sous la porte
la morale n'est pas la même
dans les casernes les armoires
sont bien rangées mais la chair
est quelconque.
Apporte ta mandoline
les géraniums sont fleuris
Si tu meurs d'épuisement prends ton
épuisette
elle est moins lourde qu'une barrique vide.
Les fleurs ont perdu leurs chansons
mais les limaces vont encore se dorer
au clair de lune
Loin des mouches les songes d'hiver
s'éloignent des tambours qui se taisent
devant les bougies éteintes
Rien ne tremble sous les parapets.
Je déteste les chaussettes qui
puent
mais ce n'est pas leur faute
le type transpire des pieds
c'est un crétin un lâche ou un cochon.
Sur ta descente de lit
tu pâlis
tu ne vois plus ton pantalon
ni ta chemise
aller tout nu sur les boulevards
une sensation de détresse
te colle aux fesses.
Mettre le pied dans un soulier
est désagréable.
Une culotte enveloppe le cul.
Dans une crevasse une roue de
charrette
qu'est devenue la charrette ?
Elle arrive au tournant seule et
taciturne
absorbée dans ses soucis
Sa mère l'a rejetée dans
l'adolescence
elle ne se plaint jamais
elle perd ses roues.
Un trou dans la tête
un trou dans la chaussette
hélas !
dans la tête c'est plus grave !
J'aime les chaussettes comme l'arc-en-ciel
de toutes les couleurs parfumées
à la lavande je les porte sur mon cur
Elles ont tant souffert les
malheureuses
sans se plaindre toujours
de bonne humeur malgré la fatigue
Une bicyclette s'en souvient et
chante.
Ton parapluie n'est pas un chou-fleur.
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