Il a bondi du mât

Il a bondi du mât d'un bateau brésilien
J'étais à Boscherville où je soignais mes roses
Depuis à mon esprit sa présence s'impose
Et je sais qu'il est là même s'il ne dit rien

J'ai mis mon sac à bord et j'ai fait force rames
Pour le rendre aux forêts de son vaste pays
Pensant à lui complaire et m'affranchir de lui
Mais sa jungle n'était qu'un entrelacs de drames

L'air poissait comme un suc amer et doucereux
La boue de l'Océan coulait de l'Amazone
Le venin des plaisirs du délire des dieux

Infini est l'ennui auquel je m'abandonne
Mon destin s'est figé dans les doigts du Horla
Il ne dit jamais rien mais je sais qu'il est là

Flanjou
La NR n°25 - Automne 2009.