L'été passe avec
ses vaisseaux,
L'été
traverse ma vie avec son carnaval de monstres,
Des phrases dérivent dans le bleu
du ciel
sans commencement
ni fin,
nées d'un
temps où je n'existais pas encore,
continuant vers des désastres où
je n'existerai plus depuis
longtemps.
J'ai vu à un moment donné
l'histoire humaine de ma fenêtre,
J'ai vu d'étranges
animaux grotesques et fabuleux, des
poulpes, des rats,
faire la course vers les prochains crépuscules,
hallucinantes ruées
vers l'or,
si incertaines,
si improbables,
J'ai vu ce roulement
de formes, ces pirouettes en avant,
ces métamorphoses
à l'infini,
ce défilé
cocasse de chapeaux,
la grande parade de toutes les époques,
la foule sur des échasses plus hautes
que les villes,
et comme j'étais sourd,
je ne pouvais pas entendre l'infernal boucan,
l'horreur des mécanismes en marche,
les bruits de ferraille.
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