"Les acrobates oniriques" : c'est le titre d’une série de collages «à la manière de Max Ernst» que j’ai réalisés de novembre 2001 à février 2002 à partir de gravures anciennes.

Cette exposition est d’abord un hommage aux illustrateurs dont j’ai pillé les images. Ils s’appelaient Doré, Castelli, Ferdinandus ou Riou et leurs œuvres paraissaient dans des revues dont les titres étaient déjà un appel au rêve : Le Tour du Monde, Le Journal des Voyages, Le Magasin Pittoresque ou Le Passe-Temps… Leur magie est toujours vivace !

C’est aussi bien sûr un hommage à Max Ernst, qui sut capter cette magie pour l’entraîner dans une dimension nouvelle et inconnue. Ses collages manifestent l’alliance souterraine entre les deux grandes insurrections poétiques de l’ère moderne : celle du romantisme au début du 19ème siècle, et celle du surréalisme au début du vingtième.

A l’aube d’un nouveau siècle dominé par un hyper matérialisme où l’abondance des objets semble devoir se payer par le désarroi des esprits et la destruction de la nature, ces tentatives pour repoétiser le monde n’ont-elles pas quelque chose à nous apprendre ?